Le jour où j’ai vu un caleçon

sur Tinder. Un caleçon sur Tinder. Avec ce qu’il faut en dessous du caleçon, si tu vois ce que je veux dire.

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J’aime bien faire ma marginale et pas faire comme tout le monde (du genre, ne pas voir « Mommy » de Xavier Dolan). Alors même si ma vie sentimentale est au dix-huitième degré sous l’univers, m’inscrire sur un site de rencontre ou quoi, c’était même pas imaginable.

Mais finalement, je me suis pas inscrite sur Tinder en désespoir de cause — de toute façon je suis persuadée que Tinder ça mène à rien (sauf au sexe) — mais vraiment par simple curiosité. Des amies s’étaient inscrites dessus et en parlaient souvent, elles ont même eu des copains rencontrés via Tinder, et puis les pubs ont pas mal tourné ; bref, exactement tout ce qu’il faut pour donner envie d’essayer. Pour le fun comme on disait avant.

Alors pour le fun je me suis inscrite, ça m’a fait chier de relier mon compte Facebook à ça (oui, c’est obligatoire), mais rien n’est publié sur Facebook via Tinder, donc ça va, allez, je m’inscris. Des semaines passent et j’ose pas trop « liker » des profils pour voir ce que ça fait, ça me fait peur, et c’est la honte si les mecs des profils me snobent. J’avoue aussi, aucun mec ne me « likait » en retour alors c’était vexant. Et puis j’ai compris que j’étais stupide et qu’en fait, on voyait celui (ou celle) qui nous avait liké seulement si nous aussi on l’avait liké-e. Le principe du « C’EST UN MATCH ! » quoi, la condition même de Tinder : que les deux personnes se likent pour être mises en contact. Dites bonjour à mon côté débile.

Alors là, hop, plus peur de rien, j’ai compris ça parce que j’avais eu un seul et unique match (par erreur, mon pouce a glissé sur « super like ! » — bon, le mec était pas trop moche — et le super like ça te montre le profil de la personne qui t’as super liké, parce qu’elle t’a super liké quoi c’est pas rien), alors je me mets à liker.

Pas beaucoup, en fait. Trouver un mec beau c’est pas le truc le plus easy du monde, puis y’en a qui sont beaux mais tu te dis « ok lui il est TROP beau, je m’imagine tellement rien avec lui », ou alors juste y’a plein de mecs qui sont pas à ton goût. Alors tu fais glisser les profils vers la gauche (hop, poubelle !), comme un réflexe, et de temps en temps tu rates un profil intéressant parce que t’as ce putain de réflexe de faire ce geste vers la gauche. Quand y’en a un qui te plaît, tu cliques sur sa photo, son profil s’ouvre, parfois y’a une description, parfois pas — mais c’est mieux quand y’en a une, ça permet de cerner un peu le personnage, et c’est là que tu te dis que toi t’en n’as pas de description. MAIS C’EST NORMAL. Je fais ça pour le fun.

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Bon, du coup, tu likes quelques mecs. Et puis comme tu fais ça par curiosité, tu essayes plusieurs types de mecs : le sérieux, le hipster, le musclé, l’intello, le coincé… Tu te dis que t’es horrible de catégoriser comme ça. Tu trouves ça limite insultant pour ces mecs. Mais bon : ils font la même chose avec toi. Donc, tu essayes plusieurs types de mecs, 2-3 dans chaque catégorie pour voir avec lesquels tu vas avoir un match.

Alors, déjà, les beaux gosses trop beaux et parfaits, ils te likent pas. Enfin, moi ils me likent pas, hein. Toi, je sais pas, mais moi non. Pas assez de cheveux longs. Mais étonnamment y’a quand même des mecs qui te likent (moi, avoir une mauvaise estime de moi ? noon) ! Même un musclé. Et tu souris comme une conne. Surtout qu’ils te prennent par surprise (hum) ces match, tu glisses tranquillement le profil vers la droite, tu recommences à avoir ton réflexe de déplacement vers la gauche et BIM fond noir et « C’EST UN MATCH ! » te saute à la gueule.  T’as fait une crise cardiaque mais t’es contente. Tu fais durer un peu le suspense, tu places à la poubelle quelques profils, et tu vas voir ton match. C’est beau, c’est neuf, ça apparaît sur ton écran : « et un de plus ! » dans ta petite liste de match.

Et là tu commences à attendre. Au bout de combien temps va-t-il te parler ?
Ça doit être moi encore une fois, mais j’attends toujours que mon troisième match de novembre 2015 me parle. Rappelez-vous, le premier était une erreur donc de toute façon je lui aurais pas parlé, le deuxième il était beau et gentil mais c’est pas allé plus loin, et voilà, le troisième. Et tous les suivants ça a été comme ça.

Sauf un qui habite à 400km mais qui doit passer dans la région de temps à autre et qui m’a dit « salut ! » une fois, mais je parlais à un autre mec à ce moment là ; je suis du genre très traditionaliste, je parle à un mec à la fois, sorry bro. Sinon j’ai l’impression d’être je sais pas quoi. Même si c’est pour le fun.

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Et donc ce mec à qui je parlais, vraiment, c’est moi qui ait fait le premier pas et j’avais envie un peu qu’il se passe quelque chose. Disons que j’ai commencé à prendre Tinder au sérieux. Mais on n’habitait pas dans la même ville (avec le mec, pas avec Tinder), on discutait super bien, mais j’avais l’impression de le souler. Alors un jour j’ai arrêté de commencer les conversations, pour voir, et lui il les a jamais reprises. POURQUOI T’ES GENTIL SI JE TE FAIS CHIER ? Merde, c’est le virtuel ici, si tu veux te casser sans que j’y vois rien, tu le fais.

J’ai fait une pause Tinder. Ça m’a soulé, j’avais perdu foi en l’humanité virtuelle au niveau des rencontres. Y’a des mecs, ils parlent direct à des filles, ils leur demandent vite leur numéro de tel, mais moi, non, on se match mais ils me parlent pas, c’est plus simple. Ok, on peut voir ça comme « mais tu tombes juste sur des mecs sérieux, ou timides », mais je vous jure, c’est frustrant à la fin. Et toi comme à la base t’es là pour le fun (« de toute façon ça ne mène à rien ») et qu’en plus t’es un peu très timide, c’est pas toi qui va faire le premier pas.

Tinder a commencé à envoyer des notifications style « lol fais gaffe, ton profil ne sera plus visible si tu te connectes pas ! ».
OK OK. Les cons. Je me reconnecte. Sérieux, merde.

Donc j’ai recommencé, mais en likant plus systématiquement quand un mec me plaisait. Après tout je risque rien. Qui ne tente rien n’a rien. C’est là aussi que j’ai ajouté une description sous mon profil (désespérée : « je suis timide alors je ferai pas le premier pas », comme ça vous êtes prévenus) et je me suis dit « ok là ça rigole plus, tu crains meuf, tu utilises Tinder pour de vrai. » Ma fierté en a pris un coup. Mais ça faisait plaisir d’avoir des match.

Donc j’ai eu des match. Un petit peu quand même. Même des match super like. Des match qui me parlent pas. POUR CHANGER. J’attends, donc. Je les avais prévenus pourtant. Mais y’en a ils ont l’air trop gentils, j’ose même pas leur parler parce que je sais pas m’y prendre, et puis surtout ça se trouve ils se foutent de ma gueule derrière leur écran. Avec les deux mecs sympas et beaux, on a parlé films, littérature pendant des dizaines de messages. Donc c’est mort, c’est ça ? Tu recherches rien de sérieux, moi non plus, on fait ça pour le fun, donc c’est même pas envisageable de changer d’avis et d’imaginer qu’on pourrait se rencontrer et parler d’autre chose que de livres ? Et pourquoi c’est tout le temps moi qui vais de l’avant ? HÉHO ils sont où les mecs relous dont j’entends parler toute la journée ?

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J’en suis au stade « je sais tellement pas quoi faire, pourquoi c’est difficile comme ça ». Ben parce que ça l’est, difficile. Parler à des inconnus comme si vous vous étiez toujours connus, rien de plus anormal. J’attends.

Châu.

Et vous, vous utilisez Tinder ? Est-ce que vous êtes plutôt une fille qui sert à rien comme moi ou une fille que les mecs mettraient bien dans leur lit (et vice versa) ? 😀 (en soi, je sais pas ce qui est le pire…)

Oh. Et le rapport avec le caleçon, c’est que je pensais que je verrais que ça, des caleçons, alors qu’en fait, pas du tout, j’ai vu le premier il y a trois jours.

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