Son odeur

J’ai mis le foulard vert à pompoms encore une fois ce matin. J’ai senti son odeur. Mais là, je commence à plus la sentir. Ok, j’ai le nez bouché, mais je sais qu’elle s’en va petit à petit ; plus je la mets, plus elle prend mon odeur.

Sa fille a dit qu’elle ne pouvait pas tout laver, pas tout, pas d’un coup, sinon son odeur s’en irait, et Elle partirait avec.

Ce foulard, son foulard, mon foulard, il a pas été lavé. Pas comme ce pull gris, j’ai dû le laver, et après il sentait le frais et les fleurs, mais il sentait plus Elle, il sentait plus son parfum et son placard.

Mais ce foulard, justement, je peux pas non plus le laisser pourrir dans un placard. L’odeur persiste. Je la sens plus, sûrement parce que je m’y suis habituée, comme quand on met du parfum, après dix minutes on le sent plus.

Alors je garde ce foulard, je continue de le mettre, parce que y’a son odeur dessus, dedans, imprégnée pour encore longtemps, et ça fait un peu comme si Elle était encore avec moi.

Les gens qu’on aime nous manque toujours une fois qu’ils ne sont plus jamais là.

Châu.